Tout seuls de Marion Achard

Elève à l'école Fratellini et chez Palacy, Marion Achard est voltigeuse et jongleuse dans la compagnie Tour de Cirque. Son premier roman pour la jeunesse s'intitule je veux un chat et des parents normaux. Elle obtient en 1993 et 1994 le prix du jeune écrivain.

Le roman raconte la triste histoire de deux enfants abandonnés très jeunes par leur mère, partie au Maroc, qui subissent un autre drame, celui de l'accident de leur père qui se retrouve plongé dans le coma. Pour ne pas être séparés, ils s'enfuient et tentent de retrouver leur mère avec le soutien d'une compagnie de cirque ...

Comments

[blanc monique]

Après un accident de voiture Malo s'échappe ,laissant son père dans le coma,-mais il ne le sait pas.Siloa 10 ans,Malo environ 14 ans s'enfuient avec chacun leur sac à dos.Le grand, un peu matcho,
se sent très responsable de sa petite soeur. Il veut aller rejoindre leur mère au Maroc. Elle a quitté le foyer Siloa avait 3 ans ,elle a peu de souvenirs mais lui rêve de la tendresse caressante
de maman. Ils ont très peu d'argent, et comme tout papier d'identité le livret de famille.
Les aventures et péripéties s'enchaînent et finissent peut-être toujours trop bien mais par contre les enfants mettent la main à la pâte spontanément lorsqu'ils sont accueillis ici ou là:
vaisselle, rangement, nettoyage.
"Tout seuls" doit plaire aux ados qui rêvent souvent de se libérer de leurs parents.
Ecriture simple , alerte,fin abrupte.

[Catherine, Castelnau Durban]

Je n'ai pas pu lacher Malo et Siloa et les laisser tout seuls ! Quelques craintes au départ surtout après avoir lu Pell Ridley.. On déboule après l'accident de voiture dans un road movie qui nous
partage, nous adultes, entre raison et aventure initiatique. Même si certains passages peuvent paraitre peu réalisables : la traversée en bateau, les km avalés.. Nous sommes mis en haleine et nous
nous attachons à ce frère et sa sœur. Ce livre questionne aussi sur les liens familiaux et la complexité des relations. Un beau roman jeunesse.

[Marion, BDP]

Tout commence par un accident de voiture..., ensuite c’est une histoire d’amour fraternel et d’une fuite. Une fuite pour échapper aux services sociaux, à la séparation, au système. L’histoire d’une
quête aussi, une quête à la recherche d’une mère et de l’amour maternel.
Dans leur périple, Malo et Siloa vont rencontrer de bons samaritains qui vont les aider, avec beaucoup de pudeur, et leur faire découvrir le monde du cirque.
Un beau roman, une sorte de « road movie » initiatique qui, malgré le sujet, est assez juste et lumineux. Les ados pourront se reconnaître dans cet amour fraternel, dans le sentiment de
responsabilité que s’imposent les aînés et dans cette recherche de l’amour maternel (ou paternel)….

[christine]

Ce roman est bien écrit et sympa à bien des égards, 2 enfants débrouillards, une relation frère et sœur bien décrite, l’ambiance du monde du spectacle bien rendue.
Les deux enfants ont 10 et 13 ans, ce qui fait, pour que l’identification fonctionne, que ce roman s’adresse à des « pré-ados », donc des enfants qui ne prennent pas encore leurs distances avec ce
qu’ils lisent. A cet âge, sauf si on est clairement dans le registre du conte ou du roman historique pour enfants bien caractérisé (comme Léon Garfield par exemple), la vraisemblance d’un récit est
importante.
Or là, il est peu vraisemblable que les choses se passeraient comme dans le roman, les adultes rencontrés, même « super cool » comme les artistes du spectacle auraient réagi à la fugue des
enfants.
Je trouve également contestable de laisser croire à des enfants qu’il soit envisageable de traverser la France et passer au Maroc par leur propres moyens.
Ne serait-ce que pour cette raison déjà, je ne recommanderai pas ce livre aux enfants.
Mais surtout, je trouve trop dur de donner à lire à des enfants qu’une mère peut les abandonner froidement à la petite enfance, sans garder le contact. Et le fait de dire qu’il faut que les enfants
retrouvent leur mère pour qu’elle les voie en chair et en os afin de se faire accepter est terrible. Une mère n’a pas à être séduite par ses enfants pour leur accorder son attention !
D’ailleurs, nous ne sommes même pas sûrs que cela soit le cas à la fin, pas de happy end, le doute subsiste « comme dans la vraie vie » ! Je trouve cela trop anxiogène pour les enfants.