Karoo de Steve Tesich

Né en 1942 en Serbie, exilé à Chicago en 1957, mort brutalement en 1996, Steve Tesich fut un romancier, un dramaturge et un scénariste fréquemment récompensé aux Etats-Unis. Il a notamment reçu l'Oscar 1979 du meilleur scénario pour le film, la Bande des quatre de Peter Yates.

Karoo, son second roman, édité à titre posthume en 1998, est la première de ses oeuvres à être publiée en France. C'est l'histoire d'un scénariste capable de tranformer n'importe quelle oeuvre en produit commercial aseptisé. Sa rencontre avec un film qu'un producteur sans scrupules va lui demander de tranformer va modifier le cours de sa vie.

Comments

[JP B]

Publié à titre posthume Karoo dresse le portait d'un riche scénariste ou plus exactement d'un riche script doctor. En effet Karoo délivre des soins d'un genre particulier pour qu'un film débouche
sur le succès commercial. Chefs-d'oeuvres et navets, passés à la moulinette de ce terrible docteur terminent en médiocres breuvages dotés de tous les liants (musiques, voix off) propices au
succès.
Mais le héros du roman accomplit son boulot tout en évaluant avec lucidité combien il est minable ; combien sa volonté l'a fui. Richissime, donc exempt des tracas de la vie matérielle, alcoolique
mondain, il se contente d'être ou de jouer à être ce que son entourage attend de lui avec comme perspective le fait de s'avilir toujours davantage.
L'ouvrage est bancal. La première partie campe le personnage avant l'action qui, elle même ressemble fortement à un scénario, y compris un accident bien venu coupant court à des développements
incertains. La chute du livre est fort nébuleuse, se déroulant d'ailleurs dans l'espace intersidéral.
A lire malgré ses imperfections.