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7 mai 2013 2 07 /05 /mai /2013 13:18

des noeuds d'acierSandrine Collette, docteur en sciences politiques, enseigne à l'université de Nanterre et des noeuds d'acier est son premier roman.

Le récit se déroule en France en 2001 dans une vallée perdue où deux vieillards ont capturé un repris de justice. Comment Théo va t-il réussir à échapper à la vie d'esclave qu'on veut lui imposer ?

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commentaires

A
À la stupéfaction succède l'horreur de la situation : oui, aujourd'hui, en France, deux hommes peuvent être capturés et maintenus en esclavage par deux vieux qui vivent reclus dans la montagne.<br /> <br /> J'ai trouvé très intéressante l'évolution psychologique de Théo, capturé alors qu'il s'était mis au vert après un séjour en prison.<br /> Luc, l'autre "chien" comme les appellent les vieux, représente ce que Théo refuse désespérément : l'esclavage durant de longues années, la déchéance physique, la résignation, et il le méprise pour<br /> ça avant de renoncer lui aussi à toute révolte. Terrible descente aux enfers d'un homme condamné à perdre espoir.<br /> <br /> Chacun n'a que l'autre au monde pour supporter l'avilissement et les mauvais traitements, et il faut survivre, coûte que coûte. "[...] quelque chose me tient toujours et encore aux tripes :<br /> survivre. Je m'en veux terriblement de cette obsession. Survivre ici, ça ne veut rien dire" écrira Théo.<br /> <br /> Celui-ci oscille sans cesse entre entraide, soutien à Luc et repli sur lui-même pour survivre, grappiller quelques forces dans un quignon de pain qu'il rechigne à partager.<br /> <br /> "Je ne voulais pas partager, il fallait que je reprenne des forces à tout prix. De toute façon, Luc allait mourir, voilà ce que je me disais. Et même s'il ne mourait pas, je m'en foutais éperdument<br /> [...] c'est à moi, et à moi seul que Joshua donne cette nourriture ; et j'en veux à Luc, par sa seule présence, de réclamer une part qu'il ne mérite pas. Certains soirs, je ne coupe pas ce morceaux<br /> de pain en deux de bon coeur. Et je rogne un petit peu plus sur sa portion de jour en jour. Mais je le fais. Pour moi. Parce que je ne veux pas risquer de me retrouver seul ici"<br /> <br /> Un huis clos dont personne ne ressort indemne, pas même le lecteur.
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C
Misère et/ou cruauté humaine ? Un huis-clos angoissant et poignant.
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